Salut,

Salutations, navigateur des flux numériques. Je ne sais par quelle chaine événementielle tu ouvris cette page de mon jeune blog, mais je t'invite à t'y intéresser, aussi passagère soit ta venue. Quelques mots d’explication : j'aime la poésie, tu t'en seras douté au nom de ce blog. Mais j'aime également réfléchir, m'interroger, pousser des raisonnements alambiqués souvent dans le seul but de penser. Voila donc "Le Réflecteur Poétique". Même si tu n'aimes ni la poésie, ni réfléchir (qui sait), ni plus simplement la littérature, ne claque pas la porte de mon blog avec horreur et dégout. Je tenterai par tous les moyens d’intéresser ou tout du moins d'interpeller tout visiteur. Maintenant que je t'ai décris sommairement ce lieu, je t'invite à y passer un moment, et à y revenir. Et surtout, n'hésite pas à laisser des commentaires.


Actualités

OH OH OH !

Disparu que j'étais, depuis plus d'un an. Je vais reprendre tout ça en main.

La plupart des textes de ce blog me paraissent bien fades avec le recul, sans compter le fait qu'ils sont truffés de fautes de métrique !

Je ne sais encore ce que je vais faire. Sans doute créer un nouveau blog et repartir de zéro. D'autant que mes aspirations ont changé.

Nous verrons. S'il en est qui passent parfois ici, voyez ce message !



lundi 25 juillet 2011

Hasard ?

Je me demande s’il est possible d’arriver à quelque chose sans méthode. Si la désorganisation la plus complète peut obtenir un résultat ; Voyons… Tentons l’expérience. Pour le prochain mot, je vais taper une lettre au hasard et écrire un mot qu’elle commence : « g » « Gratifiant » ou « Gênant ». « Génial » ou « Grimaçant ». Hum… Cette lettre, l’ai-je vraiment tapée au hasard ? Car si j’avais tapé « y » ou encore « w », j’aurais bien été en peine de trouver quatre mots comme je viens de le faire. Est-ce le vrai hasard qui m’a amené à frapper cette touche de mon clavier ? Le vrai hasard existe-t-il seulement ? Je parle du Hasard avec un grand « H » Un événement peut-il arriver sans que rien de voulu, de pensé, de conscient ne l’ai, du moins en partie, généré ? Je ne crois pas. Toute chose est issue d’une autre. Il me semble que tous les événements, négligeables ou conséquents qui ponctuent notre vie sont le résultat de multiples causes à effet. Prenons le dé. L’objet de hasard par excellence. Si je le lance, tous les chiffres sont-ils à égalité ? Ont-ils tous le même nombre de chances de sortir ? Un mathématicien répond « Oui. Chaque chiffre à une chance sur six de sortir. On suppose pour cela que le dé est équilibré » Cela est donc vrai dans le cadre d’une hypothèse mathématique. Mais dans le domaine physique ? Le résultat dépendra non seulement du dé (poids, équilibrage, etc.) mais aussi de la façon dont il est lancé, de la force du lancer, du support sur lequel il roule… Et chacun de ces critères sont tels qu’ils sont su fait d’autres critères encore plus nombreux. Il se dessine à mes yeux un arbre à la ramure éternelle dans chaque entité. Et plus une entité est complexe, plus l’arbre s’élargit. Les idées me direz-vous… Chaque pensée est issue d’un esprit. Chaque esprit s’est forgé de manière différente et selon des événements et des facteurs précis. La pensée, plus que tout, n’est pas due au hasard. Ce Hasard est une de ces entités impalpables et inatteignables qui n’existent qu’en théorie. Ce texte n’est pas dût au hasard. Il est dût au fait qu’un jour, j’ai réfléchi sur cette notion de manière tout à fait vagabonde en tenant un dé dans ma main.

Hypocrisie, je te hais

Il n'y à rien que je déteste plus en cet instant que l'hypocrisie générale qui semble être de mise à notre époque. Rabelais s'esclafferait de nous voir comme les moutons de Panurge, toujours aller là ou il faut, comme il faut. En quoi est-ce en rapport avec l'hypocrisie? Pourquoi faut-il que d'un même mouvement les humains giflent celui qui rit et compatissent celui qui pleure? Je ne l'explique que de la façon suivante : quelqu'un qui est joyeux, plus joyeux que nous, nous énerve car il semble connaitre un bonheur supérieur au notre. A l'inverse, quelqu'un de triste que nous pouvons consoler nous conforte dans un sentiment d'acte de charité. Le pauvre, il est triste ! Consolons-le. Ah ! Que je suis gentil ! Que je suis une personne charitable et généreuse ! En plus, dans notre esprit, une idée germe : celle que la personne à laquelle nous venons de dire "ça va pas ?" nous est débiteur de notre attention. Soyons honnêtes, si nous nous préoccupons des malheureux, c'est par confort moral, par désœuvrement et par une fascination morbide et écœurante à écouter les malheurs des autres. Un journal vendra plus de papier si sa première page annonce "Milliers de morts sanglantes dues à la bêtise humaine" que si elle annonce "La paix est là, le monde est beau, tout est bien". Nous disons que nous désirons la paix et la bonté dans ce monde barbare, mais c'est la mort et la cruauté dont nous nous délectons. Tant pis ! C'est dans notre nature humaine. Mais par pitié, assez d'hypocrisie !

Lis donc ceci, humain

Frappe et tape et claque et refrappe et retape et gifle et mord et griffe et déchire et annihile et tue. Vous entendez ? C’est le bruit de la foule des hommes. Et tombent les têtes, et craquent les os, et gicle le sang ! Quel bruit réjouissant ! Quelques carnages, deux ou trois trahisons et un couteau planté dans le dos d’un ami… que faut-il de plus pour être heureux ? Cris de haine, de fureur, de douleur… Quelle douce mélodie ! Quelle plus belle couleur que le rouge ? Quelle plus grande joie que la destruction ? Quelle plus grande jouissance que le dernier râle d’une gorge tranchée ? Qui suis-je ? Quelle question étrange… Vu mes propos…  Je suis un homme. Mais pas (là, vous pensez que je vais dire « pas n’importe quel homme.» Et vous vous dites « Ouf, ce n’est qu’un fou. » Mais vous vous trompez.) Je disais donc, je ne suis pas un homme particulier. Je suis un humain normal, tout comme vous (à moins que vous ne soyez pas n’importe quel humain vous-même) et je ne dis que ce que je pense. Vous ne pensez pas la même chose ? Allons bon, cela m’étonne fort. Vous préférer donc  construire que détruire ? Bâtir un château de sable plutôt que le piétiner ? Faire pousser un arbre plutôt que l’abattre ? Prouver votre capacité créatrice plutôt que votre talent à détruire ? Houlà, soit vous mentez, sois vous n’êtes pas un homme ! Mais après tout, il est peut-être possible que ce texte soit tombé sous les yeux d’un humain tellement spécial qu’il diffère du schéma que j’ai tracé. Peut-être suis-je assez fou pour espérer que vous (ou plutôt toi, si cela ne te dérange pas), que TOI, lecteur, tu sois différent. Oh, j’entends d’ici un millier de petites voix nasillardes contester. « Les hommes ne sont pas tous mauvais ! » ; « Moi, je suis un homme bon » ; « On n’est pas tous comme toi ! ». Je réponds : « Si les hommes ne sont pas tous mauvais, pourquoi les bons n’agissent-ils pas ? Parce que les mauvais sont plus forts, plus nombreux ? Si l’on est bon, il faut l’assumer jusqu’au bout, sinon l’on devient pire que les mauvais. » ; « Tu es un homme bon ? Prouve-le-moi. Abandonne tout. J’ai bien dit TOUT, excepté ta volonté du bien. Alors je t’admettais comme l’exception qui confirme la règle. » ; « Si, vous êtes tous comme moi ! Où plutôt non, moi, je m’assume. » Reprenons… Si tu es vraiment l’homme bon, lecteur, tu aurais déjà abandonné ta lecture ? Comment ? C’est pour te forger une opinion ? « Il faut comprendre ses ennemies pour mieux les vaincre » ? Ah, n’essaye pas de te dérober par des phrases toutes faites ! Assume ! Je m’assume, assume-toi et tu te sentiras mieux. Au fait, n’essaye pas de chercher un message implicite dans mes paroles, il n’y en a aucun. Ce que je veux dire, je le dis. Pas toi ? Tu préfère peut-être éviter les conflits en faisant profil bas. Après tout, chacun sa manière de (sur)vivre. Si je n’ai pas honte de moi ? Non. Bon, le texte touche à sa fin, il est temps pour moi de tirer ma révérence. Mais ne t’en fais pas, pour me revoir, il te suffira de regarder le visage du premier humain qui passera. Ses traits sont les miens. Et à la limite, regarde-toi dans une glace. Bien que la droite et la gauche s’y inversent, le haut et le bas restent à leur place. Avant de nous quitter, (mais pour si peu de temps) laisse-moi te donner une ultime preuve de mon abjecte nature :
Le texte ci-dessus n’engage en rien la personne physique ou morale de l’auteur.

Éternité ?

Eternité

 Nous ?disons qu´aujourd’hui´hui, l´Homme est extrêmement puissant. Pourquoi ? Parce que nous avons la possibilité d´anéantir toute vie sur Terre. Mais la Terre, qu´est-ce ? Regardez le ciel. Notre système solaire, notre galaxie, même notre univers ne serons jamais que presque rien dans le « Tout ». Et l´Homme ? Mérite-t-il seulement ce «H » majuscule ? De notre point de vue oui, évidemment.  Mais, excepté le Tout, nul ne devrait mériter de majuscule. Mais poursuivons. L´homme est donc… quel mot employer ? Là est la limite du langage. Il manque un mot pour définir l´homme dans  l´optique du Tout.  Et dans l´autre sens, nous observons le même échec : j´ai mentionné à plusieurs reprises le « Tout ». L´univers est infini, le Tout, qu´est-ce ? L´univers infini et ce qui l´englobe. Au-delà du Tout, de l´« univers dans sa globalité », il y a quelque chose. Qu´est-ce qui me permet de l´affirmer ?  Tout simplement l´idée de l´infini.
            L´univers est infini dans toutes les directions mais il se cantonne, si j’ose dire, à un plan, à une dimension. Il existe donc une infinité d´autres univers infinis. Cette infinité ne porte pas de nom. Appelons –la donc inf1. Mais alors, il existe, toujours selon la logique de l´infini développée plus haut, une inf2, une inf3,… une inf∞, et ainsi de suite, car il existera toujours une inf∞+1. Nous avons poussé notre raisonnement dans une direction, voyons-en maintenant une autre : l’infiniment petit. Le mot « atome » est fondé sur la racine grecque « atomos » signifiant « insécable ». Pourtant, nous savons le briser, ne serai-ce que lors du phénomène de fission dans les centrales nucléaires.  Nous savons également détecter des électrons, lesquels sont issus de l´atome et sont d’une masse d´environ 9,109×10-31 kg, c’est à dire presque rien. Et après ? il y aura toujours plus petit, toujours la moitié de quelque chose comme il y aura toujours plus grand et toujours +1. Il n´existe pas de limite au grand ni au petit. Exister. Retenons ce mot, et ouvrons une nouvelle dimension.
              L´existence. Le fait d’exister  est selon les dictionnaires polysémique : c’est soit le fait d'avoir une réalité, d'être, de durer, soit de vivre, soit d´avoir une importance quelconque, soit d´exercer une présence concrète. C’est donc d´occuper une place, matérielle ou spirituelle. Bien. Et ce qui n´occupe pas de place ? Ce qui n´existe pas. Le reflet de ce qui existe. Pas le -1, non, car le -1 occupe une place dans la liste des nombres. Ce qui N´EXISTE PAS. Nous ne pouvons le nommer, car alors il existera et autre chose de non-existant prendrai sa place. Ce (   ) n´est pas un vide. Ce que nous nommons vide est toujours plein de quelque chose. Ce n´est généralement qu´un vide de matière. La non-existence, reflet de l´existence, est aussi vaste, ni plus ni moins, que l´existence elle-même. Deux infinités. Et quelque chose (encore) les englobe toutes deux, vous l’avez compris.
             Voila L´Infini méritant une majuscule. Enfin, un aperçu, car après tous ces raisonnements, nous avons bien vu que l´on ne peut l´envisager de façon globale. Voltaire, dans Micromegas, imagine des êtres possédant plusieurs centaines des sens. Il en existe sans aucun doute une infinité. Tentez seulement d´appréhender cela. Ce n’est que folie, l´esprit ne le peut. Aucun esprit. Il y aura toujours trop complexe et trop simple, les deux étant incompréhensibles. Et l´homme dans tout ça ? Soit trop grand, soit trop petit, soit trop complexe, soit trop simple, soit trop présent, soit trop absent, soit trop existant, soit trop non-existant… et tout ce que les mots ne peuvent nommer, et ne le pourront jamais. Nous avons malgré cela la prétention de nous croire seuls et tout-puissants. Lecteur, soit humble, mais ne pense pas que tu n’es rien : tu seras toujours quelque chose, que tu le veille ou non. Même mort depuis milles éternités, tu seras une partie du Tout. Infime, certes, mais le zéro ne te touchera pas. N´ai ni orgueil, ni honte. Vis.

L'auteur

Le poète est en perpétuelle quête,
Il traque sans cesse dans les moindres recoins,
Chaque heure de sa vie il fouille avec soin,
Il voudrait sonder toute la planète.

Fouiller les heures, les minutes, les secondes,
Localiser le mot, la rime correcte,
Du poème, l'homme n'est que l'architecte,
Qui de tours voudrait recouvrir le monde.

Juste écrire suffit à son bonheur,
Et que quelqu'un le lise est un honneur.
Même s'il se fait critiquer, il est fier.

Que ce soit le destin ou une erreur,
Il est merveilleux d'avoir un lecteur,
Qui daigne poser les yeux sur mes vers.

La Maladie du Vers

30-31/12/2010

Il est une maladie, étrange et méconnue,
Qui peut frapper au cœur de n'importe quel homme.
Elle contamine le moindre de ses atomes,
S'accroche à lui pour toute sa vie sans autre issue.

En tous dorment les germes de ce mal singulier.
Tantôt il se réveille, tantôt il reste coi.
Mais si de l'action la fièvre choisit la voie,
Elle restera au malade pour l'éternité.

Sur ses yeux elle laissera tomber un grand voile
Qui teintera la terre, la lune et les étoiles,
Ô Mal étrange qui change la vision de la vie.

Pour chacun d'entre nous tu change ta couleur.
Ô toi qui ronge ou fait croitre le malheur.
Nous connaissons ton nom. Tu te nomme Poésie

Voyage sans fin

 01/03/2011

Sous ce papier simple il y a un désert,
De sable rouge, au soleil seul dans le ciel,
Peignant l’étendue ocre de rayons de miel,
Quelques touaregs cheminent sur leurs dromadaires.

Loin des dunes pourpres, il y a un grand fleuve,
Prenant sa source dans le désert aride,
Il s’écoule, berçant les algues aux milles rides,
Dans ses remous, autant de chevaux se meuvent.

Et le fleuve fuit paisible vers l’océan,
Où se croisent dans l’onde marées de poissons,
Affluant et refluant depuis les grands fonds,
Ils semblent dans l’eau bleu une mer de flots blancs.

Sur la berge bleue il y a une forêt,
Bois deux fois plus vieux que la terre qui le porte,
Où se mêlent essences de toutes sortes,
Sanctuaire de la force sylvaine exaltée.

Derrière ce bois ancestral, il y a des monts,
La pierre blanche des cimes polies par le temps,
Est le furtif lieu de rendez-vous des vents,
Sous le roc, volcans préparent leur mise en action.

Par delà la pierre des âges, une plaine,
Terre où chaque brin d’herbe est un fil de soie vert,
Terre pure ignorant la morsure du fer,
Terre fertile où quelques hommes ont fuient la haine.

Au milieu de ce lieu, un arbre se fait vieux,
Il est si grand que son ombre étirée,
Entoure le monde et revient effleurer son pied,
Frisson, caresse, brûlure et larme du feu.

Sur chacune des branches, il y a une ville,
La plus petite se cache derrière une feuille,
Qui empêche le mal d’en atteindre le seuil,
En ce lieu, chacun s’exerce à tisser le fil.

Dans cette ville de fil, il y a un château,
Derrière son corps de pierre, il y a une cour,
Là, un vieux tonneau de bois se dresse tel une tour.
A l’intérieur, flottant sur l’eau noire, un mégot.

Il y est noué un fil de soie mordoré,
A l’autre bout du fil, au fond de l’eau croupie,
Il se trouve une superbe tapisserie,
Le Soleil et la Lune semble l’avoir tissée.

Ce tissage est une grande carte du ciel,
L’ensemble de l’univers y apparait,
Dans un coin effiloché, un point subsistait,
Une étoile qui au fond de la toile étincelle.

La matière semble plonger vers cet astre de soie,
Et derrière la tapisserie, l’étoile vit,
A ses cotés, un géant dans le vide assit,
A chacun de ses cheveux sans fin pend un roi.

Un monde nait dans la barbe du neuvième roi,
Il en sort des voies qui vont ailleurs et au centre,
Reliant le tout avec le reste, et dans son ventre,
Le temps se met à l’heure une nouvelle foi.

Adieu

06/02/2011

-Homme heureux, qu’as-tu fait de ton sourire ?
-J’ai brisé ses chaines, je l’ai laissé s’envoler.
-Quelle humeur tes lèvres vont-elles accueillir ?
-Celle de celui qui n’a pas fini de chercher.
-Pourtant n’as-tu pas tout pou ton bonheur ?
-Si, mais je pense qu’il y a autre chose ailleurs.

-Je veux m’en aller aussi loin que possible,
Je ne suis pas malheureux ici, au contraire,
C’est un besoin ineffable, indicible,
Je dois m’en aller sans regarder en arrière.
Et pour cette raison je selle mon cheval,
J’irai bien au-delà du feu des étoiles.

-Seul un fou peut raisonner de cette manière,
Vois, tu nage dans une mer de bonheur.
Tu risque  de te noyer dans des larmes amères,
Si comme je le pense ta quête est une erreur.
Mais tu es libre. Vas, je ne te retiens pas.
Si tu dois partir, fais-le et ne reviens pas.

Adieu 2

06/02/2011

-Je suis parti un jour ensoleillé,
Je suis parti un jour de bonne humeur,
Je suis parti un jour la joie au cœur,
Je suis parti ce jour tant espéré.

-Il est parti un jour de pluie glacée,
Il est parti un jour les yeux en pleurs,
Il est parti un jour pour son malheur,
Il est parti ce jour tant redouté.

-Quelle exubérance d’enfin partir !
Tout ce que je voyais me faisait rire,
Mon passé n’est qu’une ombre qui s’endort.

-Horreur de le voir s’en aller mourir,
Il ne vit plus que dans mes souvenirs,
Même s’il est ailleurs, il est pour moi mort.

Le sonnet du voyageur

07/02/2011

Je ne désire pas partir en voyage,
Je ne veux pas non plus chercher fortune ailleurs,
Ce n’est pas l’amour qui pousse mon cœur,
Mon départ n’est provoqué par aucune rage.

Je ne veux pas découvrir de nouveaux lieux,
Je ne pars pas chercher de contrées charmantes,
Je ne fuis pas notre société écœurante,
Je ne suis pas malheureux, mais pas plus heureux.

Je ne traque ni l’amour, ni la fortune, ni la gloire,
Je ne suis la pâle lumière d’aucun phare,
Je ne pense ni à vire ni à mourir.
Non, que la terre soit froide des nuits d’argent,
Ou qu’elle soit brulante sous le soleil ardent,
Mon seul et unique objectif est de partir.

Ballade du marcheur errant

14/02/2011
Lentement je m’habille de laine,
J’enfile mes bottes de cuir tanné,
Je saisi ma canne de frêne,
Je pars pour une longue randonnée.
Je pars, nul ne peut m’en empêcher,
Par-delà monts, déserts, mers et forêts,
Tant que mes pieds pourront me porter,
C’est au bout du temps que je m’en irai.

J’envoie au loin tout ce qui me frêne,
Puis je pars par le chemin opposé,
Las des chaines de fer, les grands chênes,
Qui de leurs branches semblent m’indiquer
Mon parcours, tremblent de fierté,
De voir que malgré tous les attraits,
Qu’offrent les synthétiques cités,
C’est vers le bout du temps que je vais.

Marchant, j’ai purifié mes veines,
Pas à pas, j’ai lavé mon sang souillé,
Après l’avoir purgé de la haine,
De douces secondes je l’ai gorgé,
Plaines irradiantes de beauté,
Ont soudain prient la place des marais.
Glissant sur la terre à pas feutrés,
Un jour, au bout du temps j’arriverai.

Marchant hors de la réalité,
Les années, les mois, les jours défilaient,
Et je me suis enfin arrêté.
Joie, car c’est au bout du temps que j’étais.

Migration

Par centaines de milliers s'envolent les oiseaux,
Mimant dans le ciel le long roulement des flots,
Noircissant le ciel de noirs nuages,
Se rangeant par bataillons entiers,
Battant l'air de leurs ailes effilées,
Ils se préparent à un long voyage.

Transformant le ciel bleu en étendue cendrée,
Affluant et refluant telle la marée,
Ils composent une unique entité,
Ses cent mille ailes battant l'air gelé,
Aussi mouvant et fluide qu'une idée,
Nuées d'oiseaux, Ciel tu es fardé.

À cette assemblée sont conviés tous les oiseaux.
De l'orgueilleux ramier au modeste moineau.
Taches de lumière, viennent les blanches colombes.
Au chaud, les paresseux canaris,
Apprivoisés contemplent sans envie,
Ceux qui partent faire le tour du Monde.

Les oiseaux exotiques aux colorés plumages,
Les sublimes volatiles aux mélodieux ramages,
Voyant ce spectacle brisent leurs cages,
S'envolent dans ces nuages noirs.
Libres, semant ça et là, épars,
Quelques rares taches de couleur sauvage.

Lorsque les oiseaux ont remplient le ciel de leur masse,
Qu'il ne reste plus entre leurs plumes plus le moindre espace,
Dans ce que tentèrent d'entendre nombre sages,
Un ancien et inaudible langage,
Fut entendu un unique message,
''En route! Commençons notre voyage!''

Ans après années, ce rituel ancestral,
Se répète dès que l'Hiver laisse tomber son voile.
Ce que nos contrées comptent comme oiseaux,
Quittent cette terre qui les à vu naitre.
Ils reviendront y trainer leurs guêtres,
Mais pour l'heure, partent pour des pays chauds.

Si seulement je pouvais faire comme eux! Partir loin!
Quitter pour une saison mes malheurs quotidiens!
Mais je ne peux pas quitter mon nid.
Alors je prends mon courage à deux mains,
Et emprunte les chemins qui sont les miens.
Mon voyage rêve de poésie.

Les Narcisses du Soleil

08/04/2011

À Clémentine
 La douceur des couvertures printanières,
Enveloppent ton iris mordoré,
Et dans ces reflets d’ambre et d’or s’éclaire,
Le souvenir des jonquilles dorées.

Sous le ciel d’avril, leur parfum profond,
Exalte l’atmosphère effervescente,
Il grimpe aux cieux, en effleure le plafond,
Plus fort que l’encens, plus doux que la menthe.

Lueurs d’été brillent dans ta prunelle,
Des lumières du printemps elles s’enlacent,
Sous le prunellier, les fleurs de miel,
Avec les abeilles de vermeil s’embrassent.

L’orange sucrée du soleil couchant
Étreint les fleurs à la tête inclinée,
Et une petite fille dans un champ,
Effleure doucement leurs tiges courbées.

Léa

20/03/2011
Léa
Léa, tu te tiens là, cheveux de feu,
Et tempérament tout autant brûlant,
Ainsi tu chauffe ta vie d’un feu joyeux.

Léa, tu te tiens là, cheveux  de vent,
Et tempérament tout autant léger,
Ainsi tu file ta vie de soie feutrée.

Léa, tu te tiens là, cheveux mouillés,
Et tempérament aussi passionné,
Ainsi coule ta vie le long de tes nattes.

Léa, tu te tiens là, cheveux ocrés,
Et ta force brille dans tes yeux d’Agathe,
Ainsi tu vis contre vents et marrées,

Léa, tu te tiens là, cheveux de sang,
Et tempérament tout aussi vivant,
Ainsi tu vis sans te laisser mener.

Léa, tu es comme ça, ne change pas.

Amour d'automne


Te souviens-tu de ce banc, ce banc si vieux?
Ce banc où nous nous sommes rencontrés naguère.
Te souviens-tu de ce banc, de ce banc bleu?
Où nous regardions couler la rivière.

Un jour d'automne, lorsque je m'y suis rendu,
Le ciel, la rivière et le banc étaient bleu.
Et lorsque tout à coup je t'ai aperçue,
Je suis tombé éperdument amoureux.

Je me suis approché de toi doucement,
Au milieu de ce paysage mordoré.
Tu as tourné vers moi ton visage blanc,
Dans tes yeux, mon amour était partagé.

Cet amour nous consuma telle une flamme.
Nous brulions d'un feu aux couleurs d'automne.
Rien ne pouvait calmer le feu de nos âmes,
Que batte la pluie ou que l'orage tonne.

Nous vivions une vie emplie par l'amour,
Par ce genre d'amour qui rime avec ''toujours''.
Aux bruits de l'extérieur il nous rendait sourds,
Et dans la nuit noire pour nous brillait le jour.

Assis sur ce banc, ensemble, main dans la main,
Nous regardions couler le joyeux torrent.
Ce banc, de nos premiers amours fut témoin.
Coule l'eau, coule l'amour, coule le temps.

Et lorsque la saison des feuilles mortes revint,
Elle ne trouva pas deux amants passionnés,
Mais moi serein et elle, portant en son sein,
Un petit ange blanc de nos amours né.

Un petit ange blanc aux grands yeux azurés,
Un petit ange blanc aux cheveux mordorés.

?

Ton cœur
Bat-il
Des cils
Chaque heure
Si loin
De moi
Chaque fois
Qu’il se
Souvient
Un peut ?
Pleure-t-il
À cause
D'une rose
Futile
Dont tu
Coiffait
Tes traits
Par moi
Émus ?
Dit-moi.
Crie-t-il
Sa peine,
Sa haine?
Sait-il
Qu'une onde
Profonde
Entoure
Les îles
D'amour?
Vit-il
Encore?
Remords
A-t-il?
Il dort.
Sommeil
Vermeille,
Ou bien
Mort
De faim?

Hymne Amoureux


Même s'il est enfermé dans une cage,
Même si le grand cerbère est son geôlier,
Même s'il doit franchir mille et un obstacles,
Rien ne peut empêcher un cœur d'aimer.

Dut-il traverser les plus grands déserts,
Dut-il survoler les plus vastes mers,
Dut-il se rendre au centre de la terre,
L'Amour s'empare toujours de notre chair.

L'Amour est comme ces plantes insectivores,
Exaltant nombres de parfums langoureux,
Auxquels on n’échappe pas plus qu'à la mort,
Une mort douce, un décès voluptueux.

Même s'il se solde par une déception,
De le ressentir il est toujours bon.
Il nous rend doux comme un petit chaton,
Et rend nos moments de bonheur plus longs.

N'importe quel cœur que l'Amour ensorcèle,
Se sent comme s'envolant vers la Lune.
Car s'il est vrai que la peur donne des ailes,
L'amour nous rend plus léger qu'une plume.

À cœur amoureux, rien d'impossible,
À cœur amoureux, amour éternel.
Si l'amour prend le cœur d'un homme pour cible,
Rien ne le détournera de sa belle.

Le chant s’enfuit

08/04/2011

L’oiseau qui s’enterre n’ose chanter son départ,
Il glisse dans son reposoir d’étoiles sans bruit,
Sur son cadavre ne poussera aucun fruit,
Son sifflement en lutte reste seul pour sa gloire.

Il glisse dans son reposoir d’étoiles sans bruit,
Ainsi qu’une luciole qui expire dans le noir,
Son sifflement en lutte reste seul pour sa gloire.
Les frasques de son âme disparaissent dans la nuit.

Ainsi qu’une luciole qui expire dans le noir,
Son linceul de plumes calfeutre les derniers cris,
Les frasques de son âme disparaissent dans la nuit.
Estompant à jamais ce chanteur mais couard.

Son linceul de plumes calfeutre les derniers cris,
Dans un écho faiblissent les rumeurs de l’espoir,
Estompant à jamais ce chanteur mais couard.
Dans la peau de ce monde un génie s’engloutit.

MALÉDICTION

(Ceci est un acrostiche)

Milles années le plus souvent est leur durée,
À travers les générations elles perdurent...
Les malédictions, qui rendent les âmes damnées,
Étendant leurs ailes noires sur traîtres et parjures.

Drapant de ténèbres leurs sombres vocations,
Infligeant aux maudits justes pénitences.
Crimes anciens que seul les flots de sang noierons,
Toutes les bouches de leurs victimes crient vengeance.

Inoculant la faute des uns sur leurs fils,
Occupant même un statut de maléfice,
Ne sont-elles pas une forme de justice?

Mélancolie

Parfois, sans prévenir, l'abattement,
M'emplit et affaisse mes épaules.
Il me mine le moral sournoisement,
Et me rend pleureur comme le saule.

Au-dessous de mes yeux il creuse ses cernes,
De sa main glacée il courbe mon échine.
J'étais rieur, je suis maintenant terne,
Le saule meurt, on a tranché ses racines.

Contre ça, toute résistance est vaine.
C'est comme essayer de se dépêtrer
De la toile dont l'araignée est reine.
Vous avez beau lutter, vous êtes piégé.

Prostré même si vous ne savez pourquoi,
De votre esprit la peine fait son domaine.
Elle vous emplit et vous restez là,
Vous sentez des larmes couler dans vos veines.

Un filtre gris se glisse devant vos yeux,
Les plus beaux paysages perdent leur charme.
Un monde radieux vous paraît ténébreux,
Vous voyez votre vie pleine de drames

Ces terribles périodes d'abattement,
Qui parfois peuvent pousser quelqu'un au pire,
Elles se guérissent, mais difficilement,
Leurs remèdes sont l'amour et le rire.

Qui médit périt



C'est ça, aller, aller, riez et moquez-vous.
Continuez donc de me tourner en ridicule.
N'arrêtez pas, non, de me trainer dans la boue.
Poursuivez, tout en générant de noires émules.
Depuis toujours, dans vos calomnies je nage,
Depuis toujours, vous me crachez au visage,
Depuis toujours, je contiens bien mal ma rage.
Mais c'est terminé, pour vous sonne le glas et l'heure.
Trop occupés à déverser votre fiel noir,
De vos yeux fermés vous ne pourrez plus me voir.
Vous comprendrez lorsque vous sentirez, trop tard,
Ma lame empoisonnée perforer votre cœur.
Tristan Kopp

dimanche 24 juillet 2011

Supplique d’un borgne


Bon, cela fait un petit moment que je n'ai rien publié. mais je n'arrête pas d'écrire. En ce moment, je retravaille l'ensemble de mes poèmes ( un peu plus d'une centaine). Et ce n'est pas simple. Il me faut recompter les pieds de chaque vers, vérifier chaque rime, remanier si besoin. En plus de cela, je modifie des passages qui ne me plaisent plus. Ce n'est pas une mince affaire mais j'espère pouvoir publier ce recueil auquel je travail depuis plus d'un an. Je travaille parallèlement à la rédaction d'un dictionnaire de réflexion sur le modèle de Flaubert. Côté projets plus confidentiels, ma pièce de théâtre au format "spécial" avance. Tout comme ma rythmique poétique... mais bon, en attendant voici un de mes vieux poèmes.


11/04/2011

Supplique d’un borgne

Depuis que l’homme à ouvert l’œil,
Et que fut porté le premier deuil,
Sous les ponts à couler beaucoup d’eau.

Notre vieille Terre n’est plus si belle,
Peut-on encore voir un arc-en-ciel,
Ne serai-ce que dans un jet d’eau ?

Est-ce-que les arbres de métal,
Pourront un jour toucher les étoiles,
Et s’écrouler, fondus par leur feu ?

Est-ce-que les villes cesseront un jour,
Tout en prônant la pais et l’amour,
De verser leur chaire aux champs de feu ?

Depuis le premier diner de l’Art,
La première pierre du premier phare,
Depuis que l’aube à enfanté l’air,

Et qu’il fut mangé par les vivants,
Combien de vendanges au firmament,
S’enivrent d’âmes sans en avoir l’air ?

Depuis que les feuilles se sont hissées,
En haut des branches elles-mêmes plantées,
Dans des arbres sortis de la terre,

Serai-ce trop demander que de,
M’indique dans quel coin de mes cieux,
S’est dérobé mon œil de terre ?